Une de mes attributions, en tant que secrétaire, est de relever le contenu de la boite postale de mon employeur. Un matin, je passe à la poste, au guichet des professionnels, afin de relever la boite postale. Je constate à cette occasion que les postiers ont mis par erreur un bulletin de recommandé dans la boite postale de mon employeur qui est affecté en fait à un professionnel concurrent.
Je m’apprête à demander de l’aide à la personne au guichet, une femme. Comme cela va être mon tour d’être servie, un particulier (un homme) rentre dans l’espace professionnel, se dirige vers le guichet.
Manifestement, il s’est trompé de bureau. Il se trouve que le guichet des particuliers est momentanément en travaux, ce qui fait que peu de guichets sont disponibles aux particuliers, et qu’il y a une longue file d’attente devant chacun d’eux. Je remarque son air tout innocent. La postière le remarque, informe le client de sa méprise, mais le sert quand même, en me laissant patienter.
Une fois que le client a été servi et s’en est allé, la postière m’explique que, bien que nous soyons à un guichet de professionnels, elle a le droit de servir les particuliers.
Rentrée au bureau, le souvenir de cet épisode me poursuit. Je me sens frustrée et en colère. Je n’en veux pas au particulier, qui s’est trompé et est venu en toute bonne fois au guichet. Par contre, j’en veux beaucoup à la postière. Plusieurs choses en particulier m’énervent :
D’une part, elle me connait pour m’avoir souvent vu au guichet. Elle sait donc que je suis une de ses clientes attitrées, puisque je fais partie de la clientèle « professionnelle », et qu’en tant que telle mon droit était d’être servie en priorité.
Par ailleurs, j’ai remarqué que pendant tout le temps où le particulier était là, elle semblait gênée de ma présence. Manifestement, quelque chose dans ma présence l’embarrassait, la gênait.
Un peu plus tard dans la journée, une secrétaire du professionnel concurrent vient me voir. Nous nous connaissons vaguement par personnes interposées. Elle a trouvé un bordereau d’avis de recommandé dans sa boite postale, et me fait le reproche d’avoir emmené un bordereau qui ne m’était pas destiné. Elle s’en plaint vivement, et à moi directement. Je me sens agressée par son attitude hostile, d’autant que, moi qui vérifie toujours ce genre de choses, j’ai pour une fois fait complètement confiance à la postière. Visiblement, celle-ci avait été trop préoccupée à servir son premier client, et en avait mal fait son travail avec moi.
Pendant toute la journée, cet incident me met extrêmement mal à l’aise, et une colère profonde m’envahit.
Ma colère est une émotion. Mon émotion est un signal que mon inconscient utilise pour me signaler une agression dans ma famille. Il ne s’agit pas de me dire que tout est dans ma tête. Si je veux déprojeter cette émotion, je vais devoir partir du principe que j’ai raison, et que tout ce que j’ai vu, tout ce que j’ai remarqué et qui me trouble est vrai, est réel, mais révèle une structure que j’ai vue dans mon enfance.
Alors de quoi s’agit-il?