J’ai été invité ce week-end chez ma sœur et son mari. Ils recevaient un couple d’amis et leurs enfants. En fait, il s’agissait des enfants d’une première union de la femme du couple. Il y avait un ainé, un garçon, et une fille, plus petite.
Le week-end s’est bien passé, mais j’ai eu beaucoup de mal à supporter les enfants de ce couple, et en particulier le plus grand des enfants, le garçon. Il a passé son temps à poser des questions à tort et à travers, à tout propos, à sa mère en particulier. Je n’ai pas non plus apprécié l’attitude de la mère dans son attitude vis-à-vis de son enfant: elle lui a répondu systématiquement, et en priorité, même lorsque son enfant interrompait nos conversations d’adultes. A aucun moment, elle n’a cherché à le contrarier. Elle a toujours accéder à toutes ces demandes. Son attitude m’a mis en colère.
La journée du samedi s’est bien passée, mais la journée du dimanche a été difficile. Nous nous sommes couchés tard. Comme d’habitude, j’avais eu du mal à m’endormir, et j’ai toujours du mal à émerger de mon sommeil le matin. A mon réveil, le garçon était debout et ses parents étaient sortis pour quelques heures. A peine m’étais-je installé dans la cuisine pour prendre mon petit-déjeuner qu’il m’a assailli de questions. Cette fois, je me suis senti profondément triste, et tout d’un coup j’ai commencé à tout voir en noir. Mes problèmes me sont revenus en mémoire. Il me semblait que je ne m’en sortirai jamais, que je n’étais pas assez fort pour m’en sortir.
J’ai donc ressenti à deux occasions des émotions au courant de ce week-end. Il est vrai que l’attitude de ce garçon a été insupportable, et je sais que j’ai parfaitement raison de ressentir ce que je ressens par rapport à l’attitude, tant de la mère que du fils. Toutefois, il s’agit là de deux émotions, et je suis parti du principe que mes émotions sont un message de mon inconscient sur une agression de ma famille.
Je vais donc traiter chaque émotion individuellement, et veiller à coller aux faits. D’abord, puisqu’il y a émotion, c’est que la situation correspond forcément, et très exactement, à quelque chose qui s’est passé dans ma famille, à mon égard. De quoi s’agit-il?
Ma colère émerge devant l’attitude d’une mère par rapport à son fils. Puisqu’il y a colère, c’est que cette attitude est la manifestation d’une agression à mon égard, de ma mère et/ou de mon père, ou d’un homme et/ou d’une femme qui se trouvent être mon père et ma mère, mais qui refusent de jouer leur rôle.
Je pourrais imaginer qu’il s’agit de l’attitude de ma mère vis-à-vis de moi. Il se trouve que je suis très grand, or j’ai utilisé l’expression « le plus grand », en voulant signifier l’ainé des enfants. Mais ici, cette attitude se fait à nos dépends à tous, et donc à moi. Il est donc peu probable que mon inconscient se reconnaisse dans cet enfant. Donc je suis plutôt face à ma mère et mon père.
Mon inconscient est donc en train de voir ma mère et mon père. Or mon père ne s’affiche pas comme un homme, mais comme un enfant. Et sous prétexte d’être un enfant, il sollicite plus d’attention que ceux qui l’entourent, nous, ou moi.
Il y a donc un père qui est en train de jouer à l’enfant et de réclamer toute l’attention d’une mère au détriment des autres, et donc de moi.
Je vais continuer mon analogie, et chercher à donner un sens à tout ce que j’ai vu dans cette scène. Cet homme qui est mon père se présente à a fois comme le conjoint de ma mère (l’homme du couple) et l’enfant de ma mère. Se présentant ainsi, il ne peut ignorer qu’il est en train d’usurper une place qui n’est pas la sienne, mais celle de son propre fils, ma place à moi.
Par son attitude, il me montre ostensiblement qu’il peut faire toutes les demandes qu’il veut à une femme, ma mère, et qu’elle y répondra toujours en lui donnant satisfaction. Or que pourrait vouloir mon père, qu’il pourrait demander à cette femme qui est ma mère ? Et bien justement ce qu’il a déjà, et qu’il me montre là encore de manière très évidente : il a ma place, parce qu’elle lui a déjà donné.
Je vais partir du principe que, pour l’inconscient, nous sommes tous égaux.
Comment se vit l’inconscient ? Les hypothèses qui permettent au mieux de réduire le différentiel d’information est de justement partir du principe qu’il n’existe pas de différentiel d’information entre les agents. C’est-à-dire que nous sommes tous égaux.
Selon ses principes, nos actions doivent être les mêmes : c’est-à-dire que si nos parents sont nos créateurs, nous devons également supposer que nous sommes les créateurs de nos parents. Ils nous doivent donc autant que nous leurs devons, et nous sommes tout autant responsables d’eux qu’ils le sont de nous.
Nous sommes tous égaux, c’est-à-dire que nous valons tous autant les uns que les autres. Cela a pour corollaire que si une personne manifeste ouvertement qu’elle a plus d’importance que d’autre, c’est qu’elle a usurpé cette valeur à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui dépend d’elle.
Je vais également supposer que les inconscients ont des expectations parfaites : c’est-à-dire qu’ils connaissent le futur exactement.
C’est-à-dire que l’inconscient se vit comme omniscient et omnipotent, et qu’il n’a aucune raison de penser qu’il en irait différemment pour les autres inconscients. Je vais également partir du principe que si quelqu’un se comporte comme ostensiblement au-dessus des autres, ayant plus de valeur que les autres, c’est qu’il a pris cette valeur à d’autres.
Ces hypothèses peuvent être fausses. Ceci étant dit, j’ai remarqué que ces hypothèses permettent de faire tomber beaucoup d’émotions. Elle se justifie également du point de vue économique, qui est l’optique que j’ai adoptée à l’origine.
Supposer que mes parents sont ignorants de quelque chose que je serais seul à connaitre revient à dire que l’ignorance existe dans le monde de l’inconscient, et que donc l’erreur est possible. Et de fait elle l’est ! L’erreur est un bruit blanc autour d’un objectif. Autrement dit, mon inconscient est tout à fait capable de comprendre que des accidents peuvent arriver.
Mais à partir du moment où une même action aboutit d’une manière relativement systématique aux mêmes conséquences, l’inconscient ne peut justement plus y reconnaître une erreur. Dès lors, il va interpréter les résultats comme le produit d’une volonté « supérieure», c’est-à-dire la volonté de nos créateurs, de nos parents.
Puisque nous sommes totalement dépendants de nos parents, qu’ils nous ont désirés, qu’ils nous ont mis au monde, et qu’ils ont décidé de tous les éléments de notre vie, ils ne peuvent que souhaiter entièrement ce qui nous arrive.
Et puisqu’il s’agit d’agents rationnels et omniscients, ils ne peuvent ignorer
se caractérise par Elle est moralement pratique, puisqu’elle reviendrait à dire que mes parents ne se sont pas rendus compte du mal qu’ils m’ont fait, qu’ils ont agis systématiquement pour mon bien, mais qu’ils ont commis des erreurs, et que donc je suis responsable de mon sort.
Si mon père se comporte comme un enfant, et qu’il a plus de valeur qu’un enfant, c’est que cette valeur qu’il a acquise, il l’a forcément acquise à mes dépends. C’est-à-dire que quelqu’un lui a accordé plus d’importance qu’à moi.
Donc si je suis devant une mère et son enfant, que je suis en colère, et que je ne me reconnais pas dans cet enfant, c’est que ce n’est pas un enfant que je suis en train de voir, mais un homme, et donc l’homme qui se dit être mon père. Cet homme se présente comme un enfant,
Je suis donc face à une femme, qui est dans une relation de couple avec un homme. Cet homme, qui est donc son égal, est assez absent. Par contre, un enfant est très présent. Cet enfant monopolise toute l’attention de cette femme, et cela ne la dérange pas. Elle montre ostensiblement aux autres, et donc à nous, ses enfants, que pour elle seule cet homme, qui se comporte comme un enfant mais a visiblement plus d’